La Cyfac 2021
(mis en ligne par CR)
Trois ans après le très mauvais souvenir de 2018 (abandon à bout de forces dans le col des Supeyres au km 95), j'étais de retour sur la Cyfac pour aller au bout cette fois. C'était là mon principal objectif mais si cela se passait bien, j'avais également l'idée de réaliser une moyenne d'au moins 20 km/h.
Durant les jours qui ont précédé, j'ai beaucoup regardé les prévisions météo. Cela a commencé par du soleil puis très vite c'est devenu couvert puis des faibles pluies puis quelques averses puis de fortes averses et puis non de faibles pluies et puis des risques d'orages et puis en fait non des faibles pluies. Bref, ils ne savaient pas et donc moi non plus mais cela risquait fort d'être à minima assez humide.
Aussi, alors que j'étais en train de me préparer le matin avant le départ, j'hésitais fortement sur le fait de prendre le kway ou pas… Un camarade cycliste garé à côté de moi a vite compris mon hésitation en me regardant et m'a vivement conseillé de le prendre. Ce que j'ai finalement fait et bien m'en a pris car de l'eau on en a eu, et pas qu'un petit peu !
Cela a commencé dès mon entrée dans le sas de départ environ 20 minutes avant le coup de feu. Une petite pluie s'intensifiant au fil des minutes d'attente.
Enfin, la meute fut lâchée ! L'optique qui était la mienne a fait que j'ai pris un départ très prudent. Je ne voulais en aucun cas épuiser mes forces d'entrée. Je savais également que la plus grosse difficulté en terme de pente interviendrait après une trentaine de kilomètres. La côte de Montravel et ses 6 km à 8 % de moyenne. Ce serait mon premier test afin de savoir où j'en étais. Et ma foi, cela s'est très bien passé ! J'ai ici commencé à remonter quelques gars. Je me félicite d'ailleurs d'avoir changé ma cassette (de 12x25 à 11x28) il y a quelques temps. Le 28 dents me serait d'une grande utilité à plusieurs reprises durant la journée.
La pluie avait alors cessé et allait nous laisser tranquille un certain temps mais ce fut le calme avant la tempête ! En effet, le ciel allait nous tomber sur la tête durant la montée vers Bunangues. J'ai même cru voir quelques éclairs par moment. Un déluge d'apocalypse que j'ai pris de plein fouet sur le vélo. Pas question de s'arrêter, de s'abriter, non ! Je continuais coûte que coûte !
Ces difficiles conditions météo avaient également un autre impact : elles rendait les descentes compliquées voire dangereuses. Déjà qu'en temps normal, je ne suis pas (ou plutôt je ne suis plus) un kamikaze mais alors sur des routes détrempées, j'avançais sur des œufs et je ne prenais pas le moindre risque. C'est bien simple, j'ai passé mon temps à doubler des gars dans les montées qui me redoublaient dans les descentes…
Un peu après le kilomètre 85, nous arrivions au pied du col de Chansert et je ressentais là une première lassitude. Non pas musculaire, non pas nerveuse mais c'est que malgré mes gels énergétiques, j'avais faim ! Un ravito était prévu à cet endroit, ce fut le seul où je m'arrêterais mais il arrivait vraiment à point nommé ! J'avais besoin de solide ! Les deux petits sandwichs au jambon et au saucisson m'ont fait le plus grand bien. Le petit bout de banane également. J'en profitais également pour recompléter un de mes deux bidons puis changer de batterie pour ma GoPro.
Le col de Chansert donc… 10 km à 6,3 % de moyenne. Revigoré, j'ai bien passé la difficulté. Les jambes tournaient bien. Je me suis même payé le luxe de prendre la roue de gars qui roulaient plus vite que moi. J'ai pris 5-6 km/h d'un coup mais j'encaissais la charge sans broncher.
J'enchaînais ensuite avec le col du Béal, 10 km à 6 % pour atteindre 1390m d'altitude, le point culminant du parcours. Je savais qu'au sommet, il resterait une quarantaine de kilomètres et que le plus dur serait fait. Je me suis accroché à cette idée car cela commençait à devenir difficile, notamment l'avant-dernier kilomètre de montée à 8 % de moyenne.
Au sommet, la pluie revint de nouveau, intense et froide, très froide ! La descente fut un véritable calvaire ! Crispé pour ne pas prendre de risques et littéralement frigorifié ! Je n'avais qu'une hâte : en finir avec cette descente et vite remonter pour me réchauffer. De plus, je n'arrêtais pas de bailler ! Etais-je en train de connaître une défaillance, un coup de fringale ? J'ai vite mis la main à la poche et pris un coup de fouet.
La pluie cessa dans la vallée. La température remonta et la route avec ! J'étais content ! Les frissons allaient disparaître… La bosse de 2,5 km ne fut qu'une simple formalité.
Le soleil fit son apparition à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, au pied de la dernière montée du jour. 8 km à 5,5 % vers Bertignat. Plus rien ne pouvait alors m'arrêter, j'ai lâché les chevaux ! Je suis encore revenu sur quelques gars et que j'ai aussitôt déposés. Ce fut alors la dernière descente, la seule sur une route quasi sèche. J'ai enfin pu me faire plaisir dans cet exercice sans pour autant aller au-delà de mes limites.
A l'arrivée, j'eus la satisfaction du devoir accompli, de la réalisation de mon objectif principal, du dépassement de mon objectif secondaire avec une moyenne de 21,4 km/h ! Je l'ai fait ! Ca y est, je l'ai fait ! La Cyfac est enfin dans la poche !
Maintenant, je me tourne vers mes deux prochains objectifs : la semaine dans les Pyrénées début août et l'Etape Sanfloraine le 15 août.
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