L'Ardéchoise 2023
(mis en ligne par CR)
L'Ardéchoise est une cyclosportive incontournable que tout cycliste devrait avoir fait au moins une fois dans sa vie. Moi, en ce samedi 17 juin 2023, j'y étais pour la septième fois et j'avais l'intention de battre mon temps de 2019 !
Un peu plus de 12 000 participants dont 8 000 environ sur les courses du samedi s'étaient donnés rendez-vous à St Félicien pour profiter des ces beaux paysages, ces belles routes, cette ambiance incomparable et cette organisation sans faille. Sur le podium avant que le départ ne fut donné (avec 10 minutes de retard suite à un incident survenu sur la route un peu plus loin dans la descente de Nozières), il y avait également Bernard Hinault, parrain de cette trentième édition !
Dans ces dernières minutes, comme toujours, les pulsations augmentent peu à peu. Est-ce que tout allait bien se passer ? Les jambes allaient-elles être au rendez-vous ? La chaleur resterait-elle supportable ? Le matériel n'allait-il pas me jouer de mauvais tours ? Je me posais tout un tas de questions jusqu'à ce que je pus enfin m'élancer ! Il était 7h30 !
Après 2-3 km de descente, on attaquait le premier col de la journée, celui du Buisson. J'hésitais sur la stratégie à employer… Partir vite et résister ? Partir prudemment et monter en puissance ? D'ordinaire, j'opte volontiers pour la seconde solution mais là, après quelques kilomètres de montée, j'ai senti que ça allait bien alors j'ai appuyé plus fort qu'à la normale sans pour autant me mettre dans le rouge.
Au sommet, je faisais le premier bilan. La montée s'était bien passée, les jambes tournaient bien, la température était bien agréable (loin de la canicule de l'année précédente), le vent n'était pas vraiment gênant, le vélo tournait comme une horloge.
Dans la descente qui suivit (celle où un incident avait provoqué le report de l'heure du départ), fidèle à moi-même, je restai très prudent ! J'ai entendu des bruits comme quoi cet incident aurait été un acte de malveillance avec le déversement de gasoil sur la route. Autant vous dire que cela ne m'incitait pas à prendre de la vitesse… Surtout que l'actualité sur le Tour de Suisse (dans une descente qui plus est) n'était pas des plus joyeuses…
Bref, je suis arrivé à Lamastre sans encombre mais en m'étant fait doubler par sacré paquet de cyclistes. Comme d'habitude, je passerais ma journée ainsi, à redoubler dans les montées une bonne partie de ceux qui m'auront doublé dans les descentes. Pas dans le col des Nonières, trop court et pas assez difficile pour faire des différences. En revanche, le troisième de la journée, celui de Mézillac allait m'offrir un terrain de jeu idéal !
J'ai en effet remonté pas mal de gars (et de filles) dans cette longue et belle montée avec un super point de vue sur le long serpentin multicolore qui s'échinait avec plaisir. Au sommet, je m'arrêtai une première fois au ravito. J'avais grillé les deux premiers car je n'en avais pas besoin. Il y avait une barrière horaire à 12h, j'y étais à 10h40 ! Belle surprise, je ne pensais pas être aussi bien ! Une autre surprise fut de voir à trois mètres de moi, Bernard Hinault ! Il faisait un selfie avec d'autres gars. Je m'apprêtai à en faire de même mais hélas il tourna les talons et s'en alla dans une zone avec d'autres VIP et où l'on n'avait pas accès. Dommage…
Je ne restai pas longtemps à ce ravito car, l'expérience aidant, je savais que le redémarrage allait être corsé ! Au sommet de ce col, on ne redescendait pas, non… On continuait de monter ! Direction le col de Pranlet (col du Bourlatier) via Lachamp-Raphaël (le plus haut village d'Ardèche à plus de 1300m d'altitude). Et après ce col, toujours pas de descente digne de ce nom. On naviguait à des altitudes entre 1300m et 1400m avec des panoramas à couper le souffle ! Ce fut à cet instant peut-être que je ressentis davantage le vent mais rien de méchant.
Avant de descendre pour de bon, il nous fallait encore nous hisser au sommet du Mont Gerbier de Jonc (source de la Loire) et ses 1417 m d'altitude. Par ce côté-là, rien de terrible, ce n'est ni plus ni moins qu'une belle côte…
La vraie et longue descente pouvait commencer via le splendide lac de St Martial. Je restais bien évidemment toujours très prudent dans mes trajectoires et ma vitesse. Alors que l'on oscillait entre 24 et 25°C en haut, je vis, avec crainte, le thermomètre monter progressivement au fur et à mesure que je me rapprochais de la vallée. Au ravito de St Martin de Valamas, on n'était pas loin des 30°C !
Je pris un peu plus de temps à ce ravito, il était un peu plus de midi et j'avais envie de rompre avec mes gels énergétiques en prenant un peu de solides (saucissons, bananes, pain, raisins secs) et en me désaltérant avec délice de cette eau pétillante et fraîche qui s'offrait à moi !
A partir de cet instant, le nombre de cyclistes sur la route allait aller crescendo ! C'était l'endroit où tous les parcours se rejoignaient et sans doute le moment de la journée où il y avait la plus forte affluence car on retrouvait également ceux qui faisaient l'Ardéchoise sur 2, 3 ou 4 jours.
Je repartis donc à l'assaut du col de Clavière, long de 17 km avec des pentes raisonnables. J'étais toujours bien en jambes et je progressais à 17-18 km/h ! Certes, j'étais assez bruyant avec ma respiration particulièrement audible mais au moins, on m'entendait arriver de loin !
Ce fut alors qu'à 5 ou 6 km du sommet, j'eus un gros coup de moins bien ! Je dus abaisser ma vitesse de 5-6 km/h et j'avais mal à la tête ! Un coup d'œil sur mon compteur et j'ai tout de suite compris ! Il faisait 32°C ! La chaleur fait sur moi, depuis plusieurs années, l'effet d'une bombe ! Passé 27-28 °C, je ne me sens pas bien ! Je me suis donc accroché en attendant des minutes meilleures et surtout plus fraîches !
J'ai passé le sommet, me suis bien hydraté au ravito (ah ! Cette eau pétillante et fraîche ! Mon Eden ! Ma source de Jouvence !) et suis reparti en direction du col de Freydaparet (une petite côte) avant d'engager la descente pour aller chercher le pied du col de Rochepaule.
Le col de Rochepaule, c'est 3,7 km de montée pas bien raide mais à ce moment de la course, ça fait quand même mal ! J'ai toujours eu de la peine dans cette montée lors de mes précédentes participations. Cela n'a encore pas été comme une lettre à la Poste cette année mais j'ai quand même amélioré mon temps d'ascension !
Après la descente, il restait à gravir le col de Lalouvesc. Le plus pentu de la journée ! Heureusement, j'étais loin d'être seul sur la route et le fait de remonter beaucoup de monde m'a permis d'appuyer encore plus fort sur les pédales ! Ce col-là, je l'ai davantage monté avec la tête et le cœur qu'avec les jambes ! Je me concentrais sur les gars à rattraper devant moi et j'en oubliais la douleur de l'effort.
Au sommet, un dernier ravito pour reprendre de cette salvatrice eau pétillante et fraîche et j'effectuai le dernier tronçon de la course. Cela commençait par du mal plat (globalement descendant mais parfois montant) pour relier le col de Lalouvesc au col du Buisson. Ensuite, ce fut la plongée vers St Félicien ! Descente durant laquelle, je passai à côté des pompiers qui étaient en train de porter secours à un gars allongé par terre, une horrible flaque de sang à côté de lui… J'espère qu'il va bien…
Moi, j'ai de nouveau fait une descente prudente mais je suis arrivé en entier et j'ai sprinté jusqu'au bout, jusque dans cette ultime remontée de 2 km avant la ligne d'arrivée.
Au final, je bats mon temps de 2019 de 38 minutes (temps compteur). Au niveau du temps officiel de la course (avec les arrêts ravito), je fais 48 minutes de mieux ! Je suis trop content !
Maintenant, il me reste à faire le gros morceau de la saison dans trois semaines : l'Etape du Tour, Annemasse - Morzine 157 km et 4100m de dénivelé avec 6 cols et des gros pourcentages ! J'espère qu'il ne fera pas trop chaud et qu'on sera au sec, le reste je m'en occuperai !
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