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Les Coursiers Suzerains

L'Etape Sanfloraine 2021

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(mis en ligne par CR)


Nous étions le 15 août 2021, c'était la vingtième édition de l'Etape Sanfloraine, Bernard Hinault était une nouvelle fois présent (en tandem sur le petit parcours), il était 8h00, le ciel plutôt couvert, voire brumeux, il faisait déjà 18° et je m'élançais plein d'envie sur les routes des Monts du Cantal. Toutefois, j'ai bien failli louper ce départ…

Logeant dans un hôtel à environ 5 km du site, je suis venu directement en vélo (à peu près 2,5 km de faux plat descendant et 2 km de vraie descente). Arrivé sur place avec un peu d'avance, je me suis dit que j'allais tourner un peu en attendant. J'ai donc fait demi-tour et là, j'ai eu une drôle de sensation : la direction semblait flotter. C'est alors que j'ai eu un flash ! "M… ! J'ai oublié de gonfler mes pneus !!!". Moi qui n'ai plus l'habitude de m'échauffer avant les cyclosportives, là, pour le coup, je suis vite monté en pression… J'ai donc pris la montée de 2 km plein pot. Arrivé en haut, j'ai jeté un rapide coup d'œil à l'horloge : "ça va être tendu, très tendu pour être revenu à l'heure du départ !". J'ai donc observé ce qui se passait autour de moi et j'ai vu des gars qui étaient encore en train de se préparer. Je me suis alors arrêté auprès d'une voiture et ai demandé à mes camarades d'un jour s'ils n'avaient pas une pompe à pied à me prêter. La réponse fut fort heureusement positive.

J'ai ainsi pu remettre mes pneus en pression tandis que la mienne redescendait… Finalement, j'étais de retour sur site dix minutes avant le départ ! OUF !

Sont-ce les précédentes péripéties, le repas de la veille au soir un peu trop copieux, toujours est-il que je n'ai pas été bien pendant un long moment. Je ne retrouvais pas les sensations des Pyrénées, les jambes ne répondaient pas ! Les groupes s'en allaient devant moi et je restais sans réaction… Habitué des départs poussifs, je ne me suis pas affolé car j'étais quasiment certain que j'en reverrai un certain nombre plus loin dans le parcours, quand les kilomètres et les difficultés auront produit leurs effets…

C'est donc à une allure de sénateur que j'ai pu apprécier le splendide viaduc de Garabit et les rives sinueuses de la Truyère qui suivirent.

Il m'aura fallu trois belles montées et 60-65 kilomètres pour enfin me mettre dans l'allure. J'avais en fait profité du retour sur moi de deux gars du parcours intermédiaire pour prendre leurs roues, me faire monter dans les tours et me débloquer totalement. Je commençai alors ma remontada ! J'étais dans la bosse de Pierrefort et j'avais souvenir que lors de ma première participation en 2017, je m' étais bien senti dans cet enchaînement avec la côte de Trénac.

Je me rappelais également que j'avais remonté un paquet de monde dans la montée suivante : le col de la Griffoul. Et effectivement, comme en 2017, c'est dans ce col que j'allais m'illustrer. Durant les 7 kilomètres de montée, je n'ai eu de cesse de dépasser des concurrents. J'avais trouvé mon rythme (13-14 km/h) et mon braquet, j'étais comme un poisson dans l'eau ! Il y a un même un gars que j'ai débordé qui, surpris par mon aisance, s'est exclamé : "c'est pas possible, t'as un moteur !" et moi, de lui répondre, alors que j'étais déjà une vingtaine de mètres devant lui : "Nooooonnnnn !!".


Après ce col, il fallait enchaîner, après une courte descente, avec celui du Prat de Bouc (en contre-bas du Plomb du Cantal) : 3 km de montée quasi rectiligne. Ici aussi, j'ai remonté quelques coureurs. En fait, quelques-uns que je dépassais me redoublaient dans les descentes et ainsi de suite. Un exercice dans lequel je suis très loin d'exceller mais j'ai quand même atteint les 65 km/h à un moment.


Pour des problèmes d'autorisation, le parcours avait dû être changé en dernière minute. C'est ainsi que nous avons eu droit à un bonus de 7 kilomètres supplémentaires et c'est dans le secteur de Laveissenet (par le Ché) que ce détour a eu lieu. Un détour loin d'être plat, tant mieux car c'est bien dans les montées que je m'illustrais le mieux. Hélas, de Valuéjols et Sériers, de longs kilomètres de plat sur un plateau exposé au vent nous attendaient. Là, tout seul, j'ai dû perdre pas mal de temps…


Surtout que la chaleur commençait son travail de sape ! Relativement épargné lors de la première moitié, la barre des 30° était alors atteinte. Mes pieds chauffaient de plus en plus. De nombreuses fois, il m'a fallu déchausser alternativement pour évacuer le sang bouillant de mes extrémités.


A une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, se présentait la côte de Bennac (1,5 km à près de 6 % et des passages à 10 %). J'avais de nouveau des gars en point de mire et j'étais en train de revenir rapidement sur eux quand je sentis tout d'un coup des crampes arriver ! Une à l'intérieur de la cuisse gauche, l'autre derrière la cuisse droite. A chaque coup de pédale, cela devenait de plus en plus sérieux… Rien à faire, je fus obligé de mettre tout à gauche pour ne plus forcer avec pour fâcheuse conséquence de devoir laisser filer les gars devant… Mais cela n'a pas suffi, j'étais toujours au bord des crampes ! Pas le choix, il a fallu que je descende de vélo pour marcher un peu, boire beaucoup et ingurgiter un gel de sels minéraux. J'avais fait une vingtaine de mètres de marche quand je vis un coureur au loin en train de revenir sur moi ! Je me suis dit : "non, non ! Y'a pas moyen !". Alors, je suis remonté sur le vélo, en restant en souplesse et en tournant les jambes aussi vite que possible… Je suis ainsi parvenu à empêcher le retour de mon poursuivant. Mieux, après quelques kilomètres, je suis revenu sur les gars qui me précédaient dans la bosse du Château d'Alleuze. Grosse montée par 35°C et où au sommet, eh bien... on monte encore pendant plus d'un kilomètre ! J'étais de nouveau au bord des crampes mais j'ai pu gérer la montée en souplesse en contrôlant les écarts avec mes poursuivants.

Il restait 8 kilomètres à faire et encore deux bosses dont celle d'arrivée. Je n'en pouvais plus mais j'avais la chance d'avoir un gars à mes trousses, c'est ce qui m'a permis de ne pas exploser. Il est revenu sur moi au bas de l'avant-dernière descente mais je l'ai lâché dans la bosse qui a suivi, j'ai pu empêcher son retour dans l'ultime descente et j'ai tout donné dans l'ultime montée même si après avoir fait une bonne accélération, il a encore fallu que je mette tout à gauche, encore une fois au bord des crampes. J'ai cependant réussi à conserver une minute d'avance sur mon poursuivant…

Les applaudissement du public à mon arrivée m'ont fait grandement plaisir ! J'ai voulu lever les bras sur la ligne mais tellement vidé que j'étais, je n'en ai même pas eu la force…


Je serais passé par tous les états durant cette belle cyclosportive qui me confirme que je ne suis pas fait pour la chaleur mais qui m'a quand même donné de grosses satisfactions (bien voire très bien dans les bosses les plus longues et les plus dures, capacité à gérer l'adversité bien que diminué par les crampes, beaucoup de records persos battus dans la seconde moitié de course) et de magnifiques vues (Garabit, les gorges de la Truyère, les deux cols, la bosse du château d'Alleuze). Un seul regret : avec quelques degrés de moins et donc sans les crampes, je pouvais légitimement espérer quelques minutes de moins et quelques places de mieux…


Après la course, j'ai pu bénéficier d'un massage salvateur prodigué bénévolement par des étudiants en 3e année de kiné. Quel bonheur !


Je referai bien une épreuve avant la fin de saison, il faut que je regarde ce qu'il est possible de faire… Ce qui est de plus en plus certain, c'est que la saison prochaine, je me lancerai à l'assaut de la Marmotte (177 km, Croix de Fer, Télégraphe, Galibier, Alpe d'Huez, 5000 m de D+, une tuerie !).


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Départ : Partiellement ensoleillé, 19°C, Humidité 90%, Vent 7km/h de O

Arrivée : Partiellement ensoleillé, 27°C, Humidité 56%, Vent 12km/h de SO

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Photo officielle de la course :

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Les guest stars (Bernard Hinault sur le petit parcours en tandem et Jeannie Longo, gagnante de sa catégorie sur le parcours intermédiaire) :

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Vidéo de la course :

 

 



16/08/2021
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