L'Ornaise 2023
(mis en ligne par CR)
Quand je me suis élancé à 8h30 pour l'Ornaise 2023 à Argentan, je partais avec l'intention de réaliser la meilleure moyenne possible. C'était en effet mon dernier gros test avant Milan San Remo et vu les nombreuses péripéties m'étant arrivées pour l'inscription à cette grande classique italienne, j'avais besoin de repères et de savoir où j'allais aller...
C'est que le 4 juin prochain, faute d'avoir un bus à 20h30 et qui aurait dû être fourni par l'organisation pour retourner à Milan, j'aurai un train à prendre à 19h21. Le départ étant à 7h dans le meilleur des cas, il me faudrait assurer au moins 26 km/h de moyenne sur les 308 km du parcours pour espérer ne pas le louper... En serai-je capable ? L'Ornaise + le bonus que j'avais prévu devaient me fournir un début de réponse...
Ce fut donc avec envie que j'ai tenté de suivre le peloton d'un peu plus de 500 coureurs. Rien de compliqué pendant les quelques kilomètres neutralisés pour rejoindre le départ réel... Après... Ce fut une autre histoire...
J'étais mal à l'aise au sein de ce gros peloton ! Plus les années passent et moins j'aime ça... Je préfère les petits groupes. Alors, je n'ai pas tout donné pour m'accrocher et j'ai préféré que les groupes se forment naturellement. Je n'ai pas eu longtemps à attendre et assez vite on s'est retrouvé à 10-15.
Cela dit, les niveaux des uns et des autres étaient encore hétérogènes. Ainsi, les groupes se formaient et se déformaient au gré des montées, des descentes, des accélérations...
Comme de coutume, j'étais à l'aise (voire un peu trop) quand ça montait et j'avais du mal quand ça descendait. Sur le plat, ça allait...
Après une cinquantaine de kilomètres, mon groupe définitif pris corps... Un groupe de 10-12 unités parmi lesquelles des triathlètes de Caen. Ca roulait bien ! 32-35 km/h sur le plat, c'est ce qui me fallait. Encore une fois, dans les montées, je prenais les devants mais j'attendais ensuite car je ne tenais pas à me retrouver seul dans le vent...
Je garde en mémoire le passage devant le château de Carrouges et surtout le mur à grimper (les plus forts pourcentages de la journée) avec des petits pavés pour commencer.
Au bout de 80 km, j'ai demandé à un de mes acolytes : "mais il n'y a pas de ravito ?" Ce n'est pas que j'avais faim mais je n'allais pas tenir jusqu'au bout avec seulement deux bidons ! Eh bien, non ! Il n'y aurait pas de ravito et c'est bien la première fois que je voyais ça ! Le parcours super, le site d'organisation également tout comme la sécurité avec l'encadrement par les motards et la sécurisation des carrefours par la gendarmerie mais ne pas avoir de ravito, c'est quand même un gros point négatif ! Un autre concernait les toilettes avant le départ ! Un seul emplacement pour plus de 500 cyclistes ! Ca c'était pas top non plus !
Un autre gars du groupe attendait, lui, le ravito pour pouvoir se soulager... Il dût se résoudre à s'arrêter tout seul mais, très fort, il réussirait à nous rejoindre après une chasse (si j'ose m'exprimer ainsi... lol) d'une bonne dizaine de kilomètres !
J'ai réalisé ma part de travail au sein du groupe, le plus souvent dans les montées mais aussi quelquefois sur le plat. Cela n'a pas été le cas de tout le monde... ce qui a provoqué à l'arrivée une réflexion d'un des triathlètes à l'encontre d'un de ces suiveurs... Rien de bien méchant cependant...
Souvent, il a fallu lutter contre ce vent omniprésent depuis des mois et des mois. Cela ne m'a pas empêché de réaliser une belle moyenne de 30,5 km/h sur un peu moins de 150 km si l'on met de côté la partie neutralisée du départ. Avec la partie neutralisée, je tombe à 29,3 km/h.
C'est rassurant pour Milan San Remo mais ce n'est même pas la moitié du chemin qu'il y aura à réaliser même si côté dénivelé, cela sera un peu moins difficile...
C'est donc pour cela que je suis reparti faire 105 km de plus après l'arrivée, sans même être allé me restaurer (mais en faisant le plein de mes bidons !).
J'ai mis le cap sur Sées puis sur le Mèle sur Sarthe et St Quentin de Blavou (avec sa belle montée !). La fatigue aidant, je n'étais plus aussi efficace que sur la course. La vitesse n'était plus la même. J'étais tout seul mais à l'aller, rien d'insurmontable puisque j'avais vent dans le dos.
Au retour, sur les 50 derniers kilomètres, ce ne fut plus du tout la même musique ! Ma vitesse de croisière s'est écroulée ! J'ai eu vent de face tout du long et le parcours n'était pas plat !
J'ai fini par boucler ce périple un peu moins rassuré que quelques heures plus tôt... Je suis tombé à près de 27 km/h de moyenne sur les 255 km du jour (avec 2500m de D+). En théorie, ces 27 km/h devraient me permettre de ne pas louper mon train mais il suffit qu'il y ait un grain de sable et là... En théorie, je devrais être capable de faire plus de 27 km/h sur Milan San Remo dont le dénivelé est moindre (2000m). Mais la théorie...
Je n'ai donc pas fini de stresser à l'approche de cette Primavera...
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