La Bernard Hinault 2016 ( les Coursiers Suzerains y étaient)
C'est fait, encore une cyclosportive de faite pour 2016 et pas la moindre, 4 coursiers Suzerains présents "Gilles C, Laurent O., Christophe R. et Patrick B.", une cyclo de grand niveau tant par le nombre de participants que par la qualité de l'organisation sans oublier la beauté des parcours et les belles difficultés.
J'encourage les coursiers Suzerains à mettre cette manifestation au calendrier 2017, d'autant plus quelle n'est située qu'à 70 Km de Callac ( La PLB Muco) et que les dates de ces deux organisations sont seulement espacées d'une semaine.
Le Compte rendu de Christophe Rota:
La Bernard Hinault : point d'orgue de ma saison 2016. Tout commence vendredi après-midi avec mon arrivée sur les lieux après avoir essuyé de grosses averses entre Laval et Rennes. Ici, pas de pluie mais du soleil et des nuages.
Après avoir récupéré ma plaque de cadre, je retrouve Gilles derrière son camping-car. Nous revenons sur son aventure très humide des trois sommets de la semaine passée et espérons qu'il n'en sera rien demain.
Nos vœux sont exaucés : samedi, il y aura des nuages, du soleil, beaucoup de vent mais pas de pluie ! Un briochain avec qui je roulerai plusieurs kilomètres me dira à l'arrivée qu'il a plu, et pas qu'un peu, tous les jours (sauf vendredi) de la semaine qui avait précédé.
L'échauffement est réduit à sa plus simple expression : 3-4 km avec quelques pointes de vitesse où je me rends compte que ma toux (qui dure depuis 2 semaines à présent) va nettement m'handicaper. Dès que je monte en intensité, je tousse ! Pas la peine d'espérer faire une performance aujourd'hui alors je vais la prendre autrement cette Bernard Hinault : le plaisir avant tout !
Avant le départ, je revois Gilles et Laurent Ollo qui a déjà fait cette cyclo et à l'époque où elle faisait près de 250 km.
Je prends place sur la ligne de départ cinq minutes avant 8h00, le temps d'apercevoir Bernard Hinault en personne qui nous donne ses derniers conseils.
C'est parti ! Volontairement, j'y vais tranquillement et je prends place dans le dernier paquet. Un peloton d'une vingtaine d'unités où ça parle dans plusieurs langues (anglais, hollandais, belge et français bien sûr).
Nous progressons à 30 km/h environ et nous profitons du sublime paysage qui nous entoure. Au 35e kilomètre, nous devinons la mer toute proche. Un peu plus loin, à la faveur des premières grosses montées (car je grimpe vraiment bien aujourd'hui), je m'extrais de la meute avec deux camarades puis un troisième nous rejoint quelques kilomètres plus tard. L'entente est bonne, les relais passent bien mais entre les 60e et 70e kilomètre, entre Plurien et le Cap Fréhel, la vitesse passe au second plan car nos yeux s'émerveillent. Le bleu (allez les bleus !) est partout : la mer, le ciel, l'horizon.
Après le Cap Fréhel, nous prenons vent dans le dos et nous rejoignons un autre concurrent. Nous sommes cinq à présent mais une flèche mal positionnée va nous aiguiller dans une mauvaise direction. Le temps de s'en rendre compte et de faire demi-tour, nous tombons nez à nez sur le peloton des hollandais. Nous repartons donc ensemble dans la bonne direction mais très vite, nous nous retrouvons encore échappés devant.
Le premier ravito arrive. D'habitude, je ne m'arrête pas mais je n'ai aucune envie de me retrouver tout seul alors je suis la majorité qui s'arrête. Seul un gars a continué.
Vers le 130e kilomètre, se dresse la côte de la vallée verte à Jugon, une pente à 20 % ! Je m'en sors bien en passante en seconde position à une quarantaine de mètres du premier mais avec un gros écart sur les deux autres. Après une bonne descente, je fais la jonction avec le gars de devant. Nous allons faire quelques kilomètres ensemble avant que deux autres gars reviennent sur nous (mais pas les mêmes que tout à l'heure).
Les bosses s'enchaînent et la fatigue commence à peser dans les jambes de tout le monde sans compter que le vent est de plus en plus défavorable. Le gars qui avait passé en tête la bosse de Jugon explose littéralement, on ne le reverra plus.
Nous ne sommes plus que trois mais bientôt chacun sera livré à lui-même. Je suis le premier des trois à céder mais après avoir pris un "coup de fouet", je retrouve un peu d'énergie et parviens à en reprendre un des deux (le fameux briochain) que je ne vais pas tarder à lâcher.
J'aborde alors un des secteurs les plus compliqués avec l'enchaînement des deux plus longues bosses du parcours (3 et 6 km). Dans la première, j'aperçois l'autre gars. Au fil de la montée, je me rapproche de plus en plus et après une descente comme rarement j'en ai faite, je reviens sur lui mais pour le laisser partir de nouveau à l'entame de la seconde bosse. Là, cela devient pénible et au bout des six kilomètres de montée, le second ravito. Aucune hésitation cette fois, je m'arrête ! D'autant que j'ai le gros orteil du pied droit qui commence à brûler.
Je vois alors passer quelques minutes plus tard, le briochain qui lui ne s'arrête pas (il me dira à l'arrivée que s'il s'était arrêté, il ne repartait pas…). Un gars présent au ravito me dit qu'il allait le regretter et que j'allais le reprendre d'ici l'arrivée. Il y a encore 40 km me dit-il ! Quoi ???? Pour moi, il ne restait que 25 km à faire… Dans ma tête, l'organisateur en a pris pour son grade ! On n'annonce pas 195 km s'il y en a 210 en réalité !
Bref, je repars à l'assaut mais c'est dur ! Terriblement dur ! Je me fixe des mini-étapes à franchir, des bouts de 5 km. C'est autant de victoires et moralement, c'est plus facile que de se dire encore 40, encore 35…
Je suis au bout du bout quand à 10 km de l'arrivée, à l'occasion d'une longue ligne droite, j'aperçois le briochain ! C'est ce qu'il me fallait pour me requinquer… Mon compteur prend 15 km/h d'un coup. J'avale les faux-plat montants à une vitesse dont je n'étais même plus capable sur le plat. C'est à 35 km/h que je rejoins et dépose dans la foulée le briochain. Suit un faux-plat descendant que je passe tout à droite, à 50 km/h. Puis la dernière bosse, enfin, à 10 %. Là, c'est tout à gauche et je mouline afin que les muscles n'explosent pas.
L'arrivée enfin ! Quelle joie ! Quel bonheur ! Un parcours digne du blaireau : beau et dur à la fois ! Et des images qui resteront gravées…
Les Classements:
Classement de Christophe R. (parcours l'Arc en Ciel)
Classement de Laurent O. (parcours la Martine)
Classement de Patrick B. (parcours l'Arc en Ciel)
Classement de Gilles C. (parcours la Martine)
Le Parcours 195 km ( 210) L'Arc en Ciel
Le Parcours 120 km ( 132 ) La Martine
Quelques photos en attendant les suivantes:
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