Souvenez-vous - Episode 9 - Ma rencontre avec Michel Sardou
(mis en ligne par CR)
Il est des moments dans une vie qui se figent dans le marbre. Parfois ce sont des instants curieusement anodins, allez savoir pourquoi, parfois des moments à la limite de l'irréel ! Parfois tout s'oublie, parfois l'on n'oublie pas... Ce mercredi 7 juillet 2010 restera gravé en moi, pour l'éternité !
Je ne vais pas revenir sur le moment où j'ai appris que je faisais partie des heureux élus pour vivre ces heures qui s'avéreront inoubliables. Toutefois, je vais remonter quelques heures avant le grand moment, histoire de l'écrire, histoire de ne pas oublier cela non plus...
Mercredi, 15h30. Je passe la porte de l'appartement et grimpe dans la voiture de ma femme direction la station RER de Neuilly Plaisance. Habituellement, je me gare dans le parking du Auchan concomitant mais n'ayant pas d'idée précise sur l'heure de mon retour, et sachant que ledit parking ferme à une heure donnée, je préfère rechercher une place dans les rues voisines. Seulement, toutes les rues voisines sont à stationnement à disque ! Je tourne, tourne et re-tourne dans les rues mais rien à faire, que des zones bleues ! Je suis fervent supporter des bleus mais là le bleu me sort par la tête et je vois les minutes s'écouler, s'écouler, s'écouler... Je trouve finalement une place dans un renfoncement. Je sors de la voiture et constate que ce renfoncement est également en zone bleue, le sol était en terre et il n'y avait donc pas de marquage en sol... Je fais quelques pas en direction de la station RER tout en cogitant. M..., je suis en infraction ! Et puis sur mon chemin, je découvre un parking payant, le parking de la station RER que je ne connaissais pas. Hop, je fais demi-tour et reprends la voiture puis vais me garer dans ce parking ! C'est un forfait à la journée : 4,20 euros. Au moins là, je serai tranquille !
Mercredi, 16h05. Je suis sur le quai de la station RER. J'attends qu'une rame veuille bien se présenter. Une d'entre-elles est annoncée pour 16h08... puis 16h10... puis 16h12. Là, je repense aux fois où je devais aller au boulot par ce biais là, quelle galère ! 16h14, j'entre dans la rame. C'est climatisé ! Chouette ! Avec mon pantalon, revêtu pour l'occasion puisqu'en temps normal, d'avril à septembre, je suis en short, je ne me liquéfie donc pas sur place comme j'en avais peur... Environ vingt-cinq minutes plus tard, je débouche sur les Champs Elysées...
Le rendez-vous est à 17h30, j'ai donc encore beaucoup de temps devant moi. J'ai promis à Rachel de lui ramener des photos de l'Arc de Triomphe. Du haut de ses quatre ans, elle adore ce genre d'édifice : la Tour Eiffel, les cathédrales, les églises... Je me mets donc en route vers le monument avant d'en rencontrer un autre un peu plus tard... Pas simple de prendre des photos depuis les Champs, les arbres obstruent le champ de vision ! Pour bien faire, il faudrait se mettre en plein milieu de l'avenue qui accueille les géants de la route chaque fin juillet. Vu la circulation, c'est bien entendu impossible ! Je me rapproche donc encore et encore et débouche sur un endroit quelque peu dégagé qui me permet de prendre quelques clichés. Voilà, ça c'est fait ! Maintenant en route vers un géant de la chanson !
Mercredi, je ne sais quelle heure. Oui, car je n'ai pas de montre, et je n'ai pas pris mon portable non plus. Je redescends les Champs Elysées, muni d'un papier m'indiquant le plan du quartier, à la recherche de la rue Bayard. J'accélère le pas, aidé en cela par la pente déclinante... N'ayant qu'une vague idée de l'heure, il ne vaut mieux pas traîner en route ! Pour être honnête, à ce moment là, les pulsations s'accélèrent un peu... Le grand moment approche et j'approche d'un grand, d'un très grand !
Mercredi, aux alentours de 17h15. Je viens de bifurquer dans la rue Bayard et aperçois à quelques pas de là un bâtiment qui pourrait bien être celui de RTL. Quelques pas de plus et là plus de doute : des barrières rouges à l'effigie de la station trônent devant l'entrée, un gros camion aussi... J'entends des voix... Quelques pas de plus et j'aperçois Helisa avec quelques autres. Je me rapproche, je reconnais Irlande, son mari, Zabeth, Patricia (FFVII), Pigmée et Steph75. Je dis bonjour à certains et pas à d'autres... Qu'ils m'en excusent ! A ce moment là, j'ai les idées un peu confuses...
Mercredi, juste après. Tryphon vient à notre rencontre. Cela faisait quelques instants qu'il était là mais n'avait pas osé s'approcher du groupe déjà présent car il n'était pas sûr de les avoir reconnus. Mon arrivée a donc provoqué la sienne car moi il me connaît... Tonielle arrive à son tour et m'interpelle. Elle était passée près de moi et je n'avais pas tiqué... Oups... Avec Tryphon, nous prenons place dans la file d'attente, petite file d'attente. Olivier arrive... Puis c'est Pierro qui vient nous demander à Tryphon et moi, si nous ne serions pas par hasard du forum...
Mercredi, quelques instants plus tard. Nous pénétrons au compte goutte dans le bâtiment. Deux par deux... Vérification de l'identité de chacun est faite. Un vigile me parle :
"- Merci de déposer votre téléphone portable.
- Je n'ai pas de portable.
- Ah bon ????
- Bah oui..."
Une hôtesse nous donne un sac rouge "RTL" avec à l'intérieur une lithographie du visuel de "Etre une femme 2010", un stylo, une dragonne, des cachous, ...
Je poursuis mon chemin... Un autre employé de RTL nous accompagne par groupe de six ou sept dans l'ascenseur direction le sixième étage, on se rapproche du septième ciel... Je pénètre dans la salle d'audition...
Mercredi, les minutes qui suivent. Je prends place sur la gauche au deuxième rang entre Tryphon et Fanfan. J'ouvre grand les yeux ! Devant moi, un écran blanc avec le visuel d'Etre une femme 2010, juste devant face à nous, sur une petite estrade, deux fauteuils. Il y a sept ou huit rangs, peut-être un peu plus, de spectateurs, d'auditeurs. L'estrade est à deux pas de nous... J'observe ensuite mes acolytes... J'aperçois au premier rang, à l'autre bout, Chris37, Irlande et son mari. Devant moi, Pierro, Helisa, Pigmée, Zabeth, Laure. J'apprendrai plus tard qu'au premier rang figuraient aussi Manonet, ArianeL. Tonielle arrive à son tour et prend place... à côté de Fanfan évidemment ! Olivier lui se retrouve derrière moi.
Mercredi, l'heure de l'écoute est arrivée ! "Et puis après" résonne... Le visuel et le texte s'affiche sur l'écran, les lumières faiblissent... On enchaîne avec "Etre une femme 2010". Pour le moment, rien de nouveau, ces deux-là, on les connaît déjà... Je perçois une petite réaction de Tryphon au moment du vibreur... Après, je ne vais pas me souvenir dans l'ordre et je ne vais pas me souvenir de tout non plus... C'est compliqué d'assimiler, titre, paroles, musique de dix nouvelles chansons (en plus des deux précédemment citées) en une seule écoute.
Voler : une première partie moderato, planant. Une seconde partie, allegro, vivifiante, éclatante ! La chanson sur Rio : j'ai ADORE ! Du punch à revendre ! Une énergie musicale que je rapprocherais de "l'Evangile". Je n'aime pas danser mais si je dansais, je danserai ! "Lequel sommes-nous ?" : Alors là, le texte fait sensation ! Chanson de la même veine que du "Quand on est con" de Brassens, c'est dire... "Chacun sa vérité", "l'humaine différence", "Rebelle", et j'en oublie, toutes aussi réussies les unes que les autres.
Je tiens à mettre l'accent sur la musique puisque c'est ce que l'on perçoit le plus facilement en une seule écoute. C'est du haut niveau, du très haut niveau ! Un album très rythmé ! Des guitares à tomber par terre ! Trois musiques je crois qui sonnent "Espagne".
Au début de l'écoute, je lisais le texte en même temps que j'écoutais puis au bout de deux, trois chansons, j'ai eu le sentiment que cela perturbait mon écoute alors j'ai posé mon regard ailleurs, tantôt vers mes pieds, tantôt vers le ciel, tantôt vers le visuel. Et alors... c'est le voyage à l'infini ! Je me suis vu battre la mesure sur plusieurs morceaux !
Mercredi, 18 heures passé. La musique s'arrête, les lumières s'allument, un rideau côté gauche s'ouvre laissant apparaître une pièce d'un blanc éclatant avec quelques tables, quelques verres pour le cocktail qui suivra. Un animateur de RTL, dont j'ai oublié le nom, et que je ne connaissais pas avant, j'écoute très peu la radio, prend place sur l'un des deux fauteuils. Il se présente, nous demande si c'était bien, vous vous doutez de la réponse, et nous fait un peu patienter nous annonçant l'arrivée imminente de l'artiste. Entre temps, le directeur de RTL, si je me souviens bien, nous fait un petit speech qui me rappelle l'extrême privilège que j'ai d'être là, dans ces lieux, à quelques secondes de l'arrivée de Michel Sardou !
Les regards se tournent vers la pièce blanche. Etant du bon côté, je penche légèrement la tête et il est là, de dos... Ouaou ! Les pulsations grimpent... L'animateur l'annonce, il se retourne, avance dans cette pièce et entre dans la salle. Tout le monde est débout, tout le monde l'applaudit ! Il nous salue et se jette dans le fauteuil... Les caméras ont pris place, les photographes aussi. Deux micros vont se balader dans le public pour ceux qui souhaitent poser des questions... L'assemblée est quelque peu timide, l'exercice n'est pas simple. On est tous des êtres humains, oui certes, mais en face à deux pas, c'est MICHEL SARDOU, bon dieu ! C'est le mari d'Irlande qui ouvrira le bal... J'écoute religieusement tout ce qui se dit... Je ne vais pas vous faire un rapport question, réponse, je n'ai pas pris de note, j'ai vécu l'instant ! Il s'est dit des choses et d'autres, sur ce que sera la scène à venir, sur la Céline et son Réné, sur la soprano, sur la facilité et la rapidité d'écriture qu'il a eu pour cet album, sur les ressentis de chacun sur certaines chansons. Une chose qu'il n'a pas tardé à nous annoncer, c'est qu'il avait mis toutes les personnes concernées par le prix des places pour ses concerts en ligne et avait pousser une sacrée gueulante ! S'il a dit que les places les plus chères ne dépasseraient pas les 75 euros, il entend à ce que cela soit respecté ! J'aurais pas aimé être à la place des intéressés...
Les minutes passent, l'animateur nous indique que l'on va commencer les dernières questions... Nouveau coup d'adrénaline ! Je me dis que je suis là, à deux pas, avec une opportunité que je n'aurai peut-être plus jamais alors il faut que je prenne la parole, que je pose une question mais quelle question ? J'ai pensé poser une question sur les chansons de cet album qu'il jugeait incontournables pour la future scène puis la conversation a tourné sur sa façon d'écrire "une phrase comme ça... puis une autre... sans fil directeur". Oh, sujet qui m'interpelle au plus haut point ! J'entends l'animateur dire "Bon, dernière question !" Je lève la main aussitôt ! Mon coeur, à ce moment là, doit vivre un sprint ou en tout cas une montée de col ! Je sais sur quoi je vais poser ma question mais je ne me la suis pas formulée clairement dans ma tête avant et cela se sentira quand je vais prendre la parole...
"- Je me présente Christophe, Jaja pour les intimes...
- Aaaaaaaaaaaaah, jajaaaaaaaaa, c'est toi ? Je ne t'avais pas reconnu sans ton truc débile sur la tête !
- Oui, c'est moi..."
Là, un truc de fou auquel je n'avais même pas rêvé dans mes rêves les plus fous, il prend la salle à témoin et le v'là qu'il me complimente sur ma façon d'écrire, bien et vite. Il se fait limite mon impresario auprès de l'animateur RTL. Je suis tellement surpris, sur le cul, ébahi, interloqué, foudroyé, étourdi, que je ne comprends pas tout de l'échange entre lui et l'animateur à mon sujet. J'entends un truc du genre "va falloir travailler avec lui..." et la réponse du maître "oui, oui, on va regarder...". Des secondes d'éternité... J'en viens alors à ma question. Je résume parce que je me suis emmêlé les pinceaux à la poser à l'affût de sa réaction. En gros, j'ai demandé quand il écrit, est-ce qu'il partait d'une idée, puis lui venaient les paroles puis le titre ou alors partait-il d'un titre dont découlaient ensuite les paroles. Là, il m'a donné de bons conseils me demandant de lire une chanson d'Aznavour que tout auteur devrait avoir au-dessus de son lit, une chanson qui explique tout ! Et donc, sa façon de faire, c'est de partir d'un titre et de tourner autour...
Finalement, il y aura encore quelques questions après moi... puis il s'en ira... et passant à mes côtés me lancera un "Saluuuuuut Jajaaaaaaaa !!!!" Je ne suis pas encore remis de mes émotions qu'une personne de RTL nous annonce que nous allons faire des photos de groupe avec Michel Sardou ! Ouaou !!!! Ce sont d'abord les gagnants du concours RTL qui prirent place sur l'estrade et Michel Sardou, après une petite attente, fut de retour. Mitraillage ! Puis c'est à notre tour, les membres de son forum ! Je me retrouve à sa droite et là, c'est le deuxième effet Kiss cool ! Il me tape le bras gauche et me dit "Mais t'écris bien toi ! Et viiiiite !!! Non vraiment !". JE SUIS AUX ANGES !!!!! Et bien que mes pulsations ont nettement redescendu, le plus dur c'est de se lancer finalement, je bafouille un "merci" incapable de rebondir et d'engager une conversation plus construite. Après coup, je lui aurai bien répondu "Mais j'adore ça ! Ecrire, composer ! Je pense que c'est la base de tout..." Enfin... Donc, nouveau mitraillage ! Je dois avoir un sourire jusqu'aux oreilles... Ca équilibrera avec la star, non je rigole, il était très souriant !
Je regagne ma place autant que faire se peut pour récupérer mes affaires. Michel Sardou est encore présent signant quelques autographes tout en discutant longuement avec RV sur le sujet brûlant du prix des places. Bon, j'ai déjà eu un tas de moments merveilleux ces dernières minutes mais, bien que n'étant pas venu pour cela à la base, je me dis qu'un petit autographe me ferait pas de mal... Je lui tends donc ma lithographie et il inscrit dessus "Pour Christophe, Amitiés, Michel Sardou".
Cette fois-ci il prend congé définitivement de nous... Nous nous dirigeons alors vers la pièce blanche pour le cocktail offert. Un petit verre de Coca light, quelques discussions, quelques impressions échangées puis je regagne le couloir. Là, je retrouve Béa, Tonielle et Fanfan. Soudain, une caméra de BFM TV surgit ! "Mesdames un petit mot ?" Et voilà que mes compagnes reculent d'un pas, de deux et plus s'il n'y avait pas eu un mur... L'interviewer se retourne alors vers moi. Je commence par dire non mais ces charmantes demoiselles qui s'étaient défiler disent "si ! si ! si !". Bon, je ne suis plus à une émotion près allez, allons-y ! Me voilà à répondre à une caméra, maintenant ! J'vous jure ! Il me demande mes impressions sur ce que je viens d'écouter, me questionne sur l'éventuelle présence d'un fossé générationnel parmi les fans puis me demande comment j'avais connu Sardou. Sardou, je l'ai connu par un de mes oncles qui était fan également, je devais avoir 5 ou 6 ans et depuis, ça dure !
Mercredi, quelques émotions plus tard. Je reprends l'ascenseur, sors du bâtiment et retrouve là quelques énergumènes répondant au nom de Tonielle, Fanfan, Tryphon, Pierro, Steph75, Chris37, Zabeth, Pigmée, etc... On se quitte assez rapidement, je file pour ma part avec Tryphon, Steph75, Zabeth et une de ses filles jusqu'à une station de métro. Nos chemins se séparent alors...
Après avoir récupéré le métro, et le RER, je regagne la voiture. Là, au moment de sortir du parking, je constate que les barrières sont grandes ouvertes, je passe ! 4,20 euros d'économisés ! Décidément, y'a des jours comme ça...
Arrivé chez moi...
Ma femme : "Alors ?"
Moi : "Oh la la la... Au-delà de mes espérances... Attend, je me mets à l'aise et j'te raconte..."
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