Souvenez-vous - Episode 13 : les cols pyrénéens
(mis en ligne par CR)
Je vous partage (notamment pour ceux qui ne sont pas sur Strava) mes aventures pyrénéennes de la semaine dernière...
Sortie route n°45 / Solo (Soulor - Aubisque - Lourdes)
Après 12h de route la veille à tenter d'éviter les nombreux bouchons, après le ciel bouché à l'arrivée, après les grosses averses cette nuit, c'est sous un beau ciel bleu que je me suis élancé ce matin à l'assaut du col du Soulor et de son prolongement, le col de l'Aubisque.
J'étais super motivé très heureux à l'idée de me retrouver près de trente ans plus tard sur ces routes mythiques !
Séjournant à Argelès Gazost, au pied du col, pas d'échauffement avec une belle pente d'entrée de jeu durant 7 km, le temps de rejoindre Arcizans. Ensuite, cela s'adoucit jusqu'à Arrens avant d'entrer dans le vif du sujet : 6 km à 8 % de moyenne pour atteindre le col du Soulor.
Les jambes tournent à la perfection ! Du pur bonheur ! La vue tout le long de cette montée est magnifique !
Au sommet, c'est tout aussi merveilleux et la route qui suit, en corniche et tout aussi sublime. D'autant que la pente n'a, durant quelques kilomètres, rien d'effrayant. Il y a juste les trois derniers kilomètres d'ascension qui redeviennent plus sportifs avec 7 % de moyenne.
Au sommet de l'Aubisque, je retrouve le soleil que j'avais perdu l'instant de passer au travers de quelques nuages.
Près de 30 km ont alors été effectué sous une température de 6°C à 9°C. C'est idéal pour la montée (ni trop chaud, ni trop froid) mais c'est bien frisquet pour la descente. Un peu plus de 16 km à grelotter pour rejoindre Larruns...
Dans la vallée, le thermomètre est remonté entre 16°C et 20°C (22-23 dans les tout derniers kilomètres). Là, j'ai laissé de côté le coup de pédale de la montagne pour reprendre celui du rouleur. 65 km de plat agrémentés de quelques petites bosses ici et là pour rejoindre Lourdes via Louvie-Juzon et Asson, avec toujours en toile de fond, la majestueuse chaîne des Pyrénées !
Lourdes, la pieuse, la miraculeuse, vaut le coup d'œil mais évidemment elle est très (trop) fréquentée...
Et puis dans les 5-6 derniers kilomètres, je me suis offert une belle partie de manivelles avec un gars qui roulait fort, une centaine de mètres devant moi... J'ai cravaché pour le rejoindre mais j'y suis parvenu pile à l'entrée d'Argelès ! Hé ! Hé !
Mardi, direction le Tourmalet ! J'en salive déjà...
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Départ : Plutôt ensoleillé, 11°C, Humidité 93%, Vent 11km/h de S
Arrivée : Plutôt nuageux, 18°C, Humidité 72%, Vent 11km/h de O
Sortie route n°46 / Solo (Tourmalet - Bagnères de Bigorre - Lingous)
Il était 6h46 quand je suis parti, le jour à peine levé, en direction du célèbre col du Tourmalet. Le ciel était bouché mais la pluie n'était pas prévue et la température était douce.
La veille en direction de Gavarnie, j'avais donc pris en voiture la même route jusqu'à Luz St Sauveur via les gorges de Luz ! J'avais alors vu pas mal de cyclistes et ils avaient l'air de peiner. Je me souvenais qu'en 1992 lors de mon unique passage en ces lieux, l'approche du Tourmalet n'avait pas été simple. Aussi, j'avais quelques craintes ce matin, surtout que j'avais encore les cuisses bien endolories par mon périple vers la grande cascade. Heureusement, tout s'est très bien passé ! Après quelques kilomètres, les jambes étaient de nouveau opérationnelles et ma foi, je ne peinais pas...
A Luz St sauveur, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. J'avais déjà le sourire aux lèvres, trop heureux de me retrouver sur cette route de légende...
17 km de montée régulière, la plupart du temps entre 7 % et 8 %.
Après quelques kilomètres, je devinais au loin que le ciel allait s'éclaircir et en effet, après Barèges, le soleil fit son apparition. Je me souvenais qu'il y a près de 30 ans, je m'étais arrêté à une fontaine sur la gauche. Aujourd'hui, pas question de s'arrêter !
J'allais quand même devoir poser pied à terre un peu plus haut mais juste quelques secondes, le temps de prendre une photo à l'entrée de la voie Laurent Fignon (l'idole de ma jeunesse), la route historique du col.
Les kilomètres passaient, l'altitude augmentait et je me sentais toujours aussi bien, un vrai bonheur !
Et puis les paysages devinrent sublimes ! Encore un arrêt de quelques secondes pour immortaliser cette vision de paradis !
J'arrivai enfin au sommet vers 9h30, trop content de cette magnifique montée. Les jambes étaient au rendez-vous ! Top !
Un arrêt un peu plus long cette fois pour ne louper aucune photo de tous les panneaux, toutes les stèles, tous les points de vue...
Après avoir enfiler le coupe-vent, je me lançai dans la descente, très sinueuse jusqu'à La Mongie, après quoi, j'entrai dans un brouillard épais. Je ne voyais plus la route, plus les virages, plus rien. Descente sur les freins jusqu'à passer sous les nuages et sortir de cette purée de pois...
Plus bas, nouvel arrêt à Ste Marie de Campan pour l'Histoire du Tour avec Eugène Christophe et sa fourche cassée qu'il répara lui-même dans une forge (une autre époque...).
Je fus vite arrivé à Bagnères de Bigorre bien aidé par les faux-plats descendants.
Ensuite, changement de décor ! Je trouvai sous mes roues des petites routes sinueuses alternant les montées et les descentes. Deux belles bosses au passage (3 et 4 km avec des bons pourcentages) avant de passer le col de Lingous, le plus facile du séjour car en descente !
Plus loin, après Juncalas, je retrouvai le même final que dimanche mais cette fois pas de camarade de jeu à poursuivre...
Des collèges cyclistes, j'en ai croisés un bon paquet sur le Tourmalet mais très peu dans le même sens que moi. J'en ai rattrapé et dépassé un avant Barèges et j'en verrais trois arriver au sommet après moi.
Jeudi, place à Hautacam (un sacré chantier !) et Cauterets Pont d'Espagne.
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Départ : Plutôt nuageux, 16°C, Humidité 87%, Vent 4km/h de NO
Arrivée : Plutôt nuageux, 20°C, Humidité 68%, Vent 7km/h de NE
Sortie route n°47 / Solo (Hautacam - Cauterets Pont d'Espagne)
C'est à 6h36, le soleil encore couché, les lumières d'Argelès Gazost encore allumées, que je me suis élancé pour ma dernière sortie pyrénéenne.
La température était douce, le vent quasi inexistant et quelques nuages entachaient légèrement le ciel.
Après à peine 2 km, j'étais déjà dans le vif du sujet avec le début de la redoutable montée d'Hautacam et ses 14 km. J'avais quelques craintes car l'avant-veille, je l'avais déjà gravie mais en voiture et j'avais pu constater à quel point la pente était raide par moment et les cyclistes alors présents avaient vraiment l'air d'en baver !
En fait, il y a un certain nombre de courts replats qui permettent de reprendre sa respiration car entre ces points, c'est vraiment pentu ! Il y a notamment un kilomètre à 11 % de moyenne et d'autres à 10 %, 9,5 %, 9 %, 8,5 %, 8 %... A un moment, je me suis fait la réflexion que les tronçons à 8 % étaient finalement des petits répits, c'est dire la difficulté de l'ascension !
Autour de moi, le décor est grandiose ! A plusieurs reprises, on a une vue plongeante sur la vallée ainsi qu'un panorama exceptionnel avec les nombreuses montagnes, plus belles les unes que les autres !
Finalement, je n'ai pas fait un départ à la Anquetil dans l'Envalira en 1964 (@Thomas Lattari) car les jambes étaient toujours au rendez-vous. Je me suis même surpris à digérer ces fortes pentes d'aussi belle manière.
Ma routine d'ascension est désormais bien en place : une gorgée de boisson tous les 2 km que je synchronise avec le passage des panneaux indiquant l'altitude, la distance restante et le pourcentage moyen du kilomètre à venir.
Cependant, une petite déconvenue est intervenue. Arrivé au sommet d'Hautacam (celui du Tour), je ne voulais pas m'arrêter là et souhaitais poursuivre vers le col de Tramassel, 1,5 km plus haut. C'est ce que j'avais programmé dans mon GPS. Ainsi, celui-ci m'a indiqué une route à gauche que j'ai donc prise. Une petite route bien défoncée. A l'issue de cette route, pas de panneau de col, juste quelques chevaux avec une cloche autour du cou... Bizarre, bizarre... Revenu sur mes pas, enfin mes tours de roue, je me suis rendu compte que la route à prendre était en fait quelques dizaines de mètres plus loin ! Ce qui est étrange, c'est que mon GPS, d'habitude si prompt à me dire "tu t'es trompé pauvre cloche !", n'a pas bronché...
Bref, de retour sur la vraie route, j'ai pu arriver au vrai sommet du col, voir le panneau et le prendre en photo !
Cette ascension étant en cul-de-sac, pas d'autre choix que de descendre par où je suis monté. La première descente du séjour sans brouillard ou route humide. J'ai peu enfin prendre du plaisir dans cet exercice qu'au demeurant, je n'apprécie pas outre-mesure.
De retour dans la vallée, j'ai mis le cap sur Cauterets Pont d'Espagne. Une montée de 15 km environ qui débute à Pierrefitte-Nestalas par un passage dans de magnifiques gorges. La pente est assez douce au début (5-6 % voire moins parfois) mais les voitures y sont nombreuses ! Le site de Pont d'Espagne est visiblement très touristique et attire beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde... J'étais parfois au milieu d'un cortège d'autos avec ses bruits de moteur et ses gaz d'échappement.
Je me consolais avec la beauté des lieux : sublime ! Je me consolais aussi avec mon coup de pédale qui était encore une fois au rendez-vous !
Un peu avant Cauterets, il y a eu un insolite enchaînement très serré de virages qui n'est pas sans rappeler celui du Grand Colombier par Culoz.
Autre caractéristique de cette route : les nombreuses cascades à proximité.
Après Cauterets, la route se redresse davantage (même si auparavant, il y a quand même eu un passage à 10 % !) et les 5 derniers kilomètres sont vraiment exigeants.
Dans le final, j'ai remonté une file impressionnante de voitures à l'arrêt prises dans un gros bouchon avant l'entrée sur le site de Pont d'Espagne. Petite déception, le route ne mène pas jusqu'au fameux pont et sa cascade, il fallait continuer à pied. Je n'avais pas le temps pour cela...
Demi-tour donc car encore une fois cette montée était un cul-de-sac. Une descente rondement menée avec quelques belles pointes de vitesse. A un moment, sur la gauche, j'ai vu la route de Cambasque (arrivée d'étape du Tour). J'ai hésité mais au vu de l'heure qu'il était et ayant un impératif horaire en début d'après-midi, je n'avais hélas pas le temps de m'autoriser ce petit bonus...
Je filais donc tout droit, repassais Cauterets puis plongeais vers Pierrefitte et Argelès.
Ainsi se concluait mon séjour à vélo dans les Pyrénées. Cela faisait 27 ans que je ne m'étais pas confronté aux cols pyrénéens. Cela faisait aussi un paquet d'années que je n'avais pas fait de haute montagne (même si le Grand Colombier il y a 3 ans, c'était quelque chose !). Me voilà rassuré sur ma capacité à évoluer sereinement dans ces contrées si toutefois je maintiens mon niveau de forme actuel.
Cela me conforte dans mes futurs objectifs pour les années à venir : le Ventoux, la Marmotte (Croix de Fer, Galibier, Alpe d'Huez) et plein d'autres cols mythiques !
Avant cela, l'année prochaine je poserai mes roues sur les routes toutes aussi légendaires de Liège-Bastogne-Liège et de la Flèche Wallonne.
Pas le même décor mais les mêmes émotions, assurément !
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Départ : Plutôt nuageux, 15°C, Humidité 93%, Vent 9km/h de SSE
Arrivée : Plutôt nuageux, 21°C, Humidité 68%, Vent 4km/h de N
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